On dit que c’est en voyant tomber une pomme qu’Isaac Newton a conçu sa théorie de la gravitation. Sujet tout à fait d’actualité car en cette époque de l’année les pommes tombent dru sous nos pommiers normands.
Il n’y a pas que les pommes qui tombent… Nous tombons aussi, parfois. Depuis l’âge où nous commençons à nous mettre debout en nous agrippant aux pattes des tables, aux mains de nos parents ou à la queue du chien, jusqu’à celui où nous nous cramponnons à nos cannes et autres déambulateurs, nous tombons… Certains plus que d’autres.
Cela n’est pas seulement lié à la gravité. Cela implique aussi la force d’inertie, qui, contrairement à ce que cela évoque en général, a plus à voir avec le mouvement qu’avec l’immobilité. L’inertie, en effet, est la force qui fait qu’un objet en mouvement a tendance à poursuivre ce mouvement. Vous débrayez et coupez le moteur de votre voiture… et vous continuez sur votre lancée. La seule chose qui vous ralentit, ce sont les forces de frottement : vos pneus sur l’asphalte, les rouages internes de votre véhicule, la résistance de l’air que vous déplacez, et, éventuellement, la friction de vos plaquettes de frein. Moins il y a de frottements, plus vous pouvez poursuivre ce mouvement, ce qui permet de jouer aux billes et de patiner…
L’inertie nous fait aussi tomber. En effet, on tombe rarement alors qu’on est debout immobile bien planté sur ses deux pieds. En général, on tombe en marchant parce qu’on butte sur un obstacle, qu’on marche sur son lacet, ou qu’on se prend les pieds dans un tapis. Et comme le dit si bien Molière, « De ta chute, ignorant, ne vois-tu pas les causes, Et qu’elle vient d’avoir du point fixe écarté Ce que nous appelons centre de gravité ? ». Lorsque nous marchons, notre corps est en mouvement, notre pied qui butte sur un obstacle s’arrête brusquement, mais la force d’inertie pousse notre corps en avant, il dépasse notre « aire de sustentation », l’espace délimité par nos pieds, et boum… ça fait mal !
A y réfléchir un peu, notre bipédie y est aussi pour quelque chose. Les animaux à quatre pattes tombent nettement moins que nous. Cela est dû à ce que leur « aire de sustentation » est plus large, et qu’il leur est plus difficile d’en « écarter leur centre de gravité ». Et pourtant la bipédie est certainement une marque de supériorité . Suivez mon raisonnement. L’espèce humaine est persuadée d’être supérieure à toutes les autres. On peut voir le sujet sous deux angles différents et arriver cependant à la même conclusion, celle de notre indéniable supériorité.
Pour une personne religieuse, l’homme a été créé à l’image de Dieu. Cela se passe de commentaires. Pour l’athée matérialiste, l’homme est le fleuron de l’évolution, l’étape ultime, le nec plus ultra. L’évolution sélectionne ce qu’il y a de mieux, nous sommes ce qu’il y a de mieux, C.Q.F.D. Vous voyez, rois de la Création ou apogée de l’évolution des espèces, d’une manière ou d’une autre, nous dominons le monde vivant.
Donc tout ce qui nous caractérise est supérieur : les mains préhensiles, le gros cerveau, le langage, et, bien sûr, la bipédie. Certains sont d’ailleurs persuadés que la bipédie est à l’origine de tout le reste : en redressant la posture, elle aurait déplacé le point de connexion entre crâne et colonne vertébrale et libéré plus de place pour le développement du cerveau, permettant l’apparition du langage articulé, de la pensée conceptuelle, etc. Elle aurait aussi libéré la main pour fabriquer des outils. C.Q.F.D. derechef !
Et peu importe que notre bipédie ne nous permette pas de battre à la course le moindre de ces animaux inférieurs, pas même une petite souris… Nous fabriquons des machines : voitures, trains, bateaux, sous-marins et avions, qui battent en vitesse toutes les autres créatures de cette planète. Et même, nous avons pu nous arracher à la force de gravité de notre planète et aller dans l’espace. Nous avons marché sur la Lune ! Nous irons sur Mars ! Et là c’est clair que nous sommes une espèce à part.
Mais au début de l’été une information inhabituelle est parvenue à mes oreilles. Le congrès américain organisait une audition sur les PANs. (Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés). Appelés « soucoupes volantes » dans les années 50, puis « Objets Volants Non Identifiés » (O.V.N.I.s), ils sont désormais regroupés sous un terme plus général qui ne présume pas de leur matérialité… Ce pourrait être des boules d’énergie, des faisceaux lumineux… Ou quelque chose de si étrange qu’on n’aurait même pas de nom pour ça.
J’ai écouté avec intérêt de larges extraits de ces auditions. Militaires, en activité ou retraités, venaient témoigner de ce qu’ils ont vu. Quelque temps auparavant une vidéo était sortie sur les réseaux sociaux montrant l’interaction entre des avions de chasse américains et une « flottille » de ces mystérieux PANs. L’armée américaine avait confirmé l’authenticité de ces vidéos. Ce qui frappe le plus les pilotes qui ont eu affaire à ces phénomènes, c’est l’ensemble des performances qu’ils accomplissent et dont aucun des engins de fabrication humaine ne peut même approcher.
D’abord, quoi que parfois de taille gigantesque, ils sont capables de léviter, totalement immobiles, presque totalement silencieux, sans effet de souffle. Ensuite, ils atteignent des vitesses fabuleuses, bien supérieures à celles de nos avions. Ils peuvent passer en quelques secondes, voire une fraction de seconde, de l’immobilité à une vitesse phénoménale, ils passent le mur du son sans provoquer de « bang », se déplacent avec la même aisance sous l’eau et dans l’air… Et enfin, ils peuvent s’arrêter net, et même changer de direction instantanément, selon des angles invraisemblables… Vous savez tous ce qui arrive quand on prend un virage trop vite en voiture… Encore un coup de l’inertie! Votre voiture est poussée par l’inertie dans la direction qu’elle avait avant le virage, et a tendance à continuer sur sa lancée. Dérapage, voire tonneaux, vont sanctionner votre tentative. Dans les airs, pas de dérapage… Mais aucun avion ne peut tourner autrement qu’en décrivant un arc de cercle. Pas les OVNIS. Eux, ils font apparemment ce qu’ils veulent.
Si on suppose que ces engins sont matériels (et ils semblent l’être), leur comportement défie allègrement les lois de la physique. Les lois de NOTRE physique en tout cas, telle qu’on la comprend, telle qu’on croit la connaître. Nos avions les plus modernes sont totalement impuissants face à ces engins. C’est d’ailleurs, malheureusement, l’angle sous lequel le Congrès américain aborde la question: « cela pose un grave problème de sécurité nationale ». « Nationale »? Quelle « nation »? Les USA en font-ils une affaire personnelle? Il me semble que, vues par des espèces aussi technologiquement avancées, nos différences de races, nations et pays doivent sembler bien dérisoires.
Et il me semble que si les intelligences qui sont derrière ces phénomènes étaient animées de mauvaises intentions à notre égard ils nous auraient sûrement déjà exterminés. De toutes façons le décalage entre leur technologie et la nôtre est incommensurable ; on ne peut même pas commencer à imaginer comment ils font ce qu’ils font. On dirait qu’ils appartiennent à un autre niveau de réalité, un autre univers. Alors les combattre? Y penser est proprement ridicule.
C’est peut-être pour notre ego qu’ils présentent le plus grand danger… Scrupuleusement fidèle à la loi de l’inertie, l’humanité fonce droit dans un mur et n’a même pas amorcé son virage… Nous épuisons et gaspillons stupidement les ressources de notre planète. Nous avons fait disparaître, et continuons de faire disparaître, directement ou indirectement, des milliers d’espèces animales et végétales. Nous avons empoisonné les eaux, l’atmosphère, les sols, en y déversant des milliers de produits chimiques de synthèse pas ou peu biodégradables. Nous créons un brouillard électro-magnétique qui nous englobe nuit et jour sans nous soucier des effets délétères possibles sur la santé des êtres vivants. Nous jouons comme des inconscients avec les forces de fission et de fusion nucléaires. Nous persistons à nous entre-tuer sous des prétextes variés, accumulant au passage des armes qui peuvent détruire plusieurs fois la planète entière. Une poignée de nantis s’obstine à entasser toujours plus de richesses alors que des centaines de millions de gens meurent de faim.
En dépit de tout, nous nous croyons toujours supérieurs à toutes les autres espèces ! Il est temps de réaliser que nous nous sommes comportés comme des marmots arrogants, et d’ouvrir enfin notre conscience à un sentiment nouveau: l’humilité.
Je n’ai pas peur des O.V.N.I.s ni des êtres qui les pilotent. Puissent-ils avoir pitié de nous!